18.07.2016

Felice Varini
au Mamo

Mamo
Marseille

02.10.2016

Ora Ito ouvrait les portes du Mamo il y a 4 ans. Depuis, il invite chaque été un artiste à s’installer sur le toit-terrasse de la Cité Radieuse.  Après Xavier Veilhan, Daniel Buren et Dan Graham, Ora Ito invite cette année l’artiste suisse Felice Varini, spécialiste de l’anamorphose et de la déformation, à prendre ses quartiers d’été sur le toit de Marseille.

Son installation in situ, « À Ciel Ouvert » est inaugurée fin juin, et pourtant le projet prend racine seulement un mois auparavant. C’est courant mai qu’Ora Ito appelle Felice Varini pour lui proposer d’investir le toit du Corbusier à Marseille.  Un pari un peu fou que l’artiste saisi. « C’était presque inconscient d’accepter », avoue-t-il, tant les délais étaient serrés.

Quelques jours plus tard, Felice Varini découvre pour la première fois ce lieu incroyable, « impressionné de se confronter à un bâtiment qui n’a pas pris une ride et qui continue d’être une machine de vie encore aujourd’hui ».

« Ça ne court pas les rues, ça ne court pas les bâtiments un lieu pareil ! ».

Deux semaines plus tard, le commanditaire et l’artiste se mettent rapidement d’accord sur trois installations intérieures et extérieures.  L’artiste envisage trois points de vues : deux extérieures, un rouge et un jaune, et un à l’intérieur du gymnase, rouge et jaune. Ensuite, « il s’agit de peindre et de voir comment je peux peindre dans ce lieu » raconte l’artiste.

Les points de vues choisis par Felice Varini s’articulent sur une diagonale du bâtiment, allant d’une extrémité à l’autre du toit.  De cette manière l’artiste « peut considérer l’ensemble de l’objet construit ». Pour les couleurs, on retrouve la palette habituelle de l’artiste, les primaires jaune et rouge, utilisées comme des couleurs signalétiques.

Compte tenu du ciel omniprésent, il décide de ne pas utiliser à nouveau le bleu dans son oeuvre.

Le visiteur est ainsi  invité à découvrir au grès de sa déambulation sur le toit de la magistrale Cité Radieuse, les « Triangles percés », installation extérieure rouge, les « Quatre droites aux croisements »  à l’autre extrémité du toit, et l’oeuvre « Rebonds par les pôles » installée à l’intérieur du gymnase.

L’artiste parle d’une fragmentation des pièces, de la transversalité du lieu qui permet de deviner par transparence des échantillons d’oeuvres –  des lignes rouges et jaunes qui se croisent –  offrant ainsi des multitudes de vues sur l’oeuvre.

« Le point de vue est un outil de travail, il permet la construction de l’oeuvre, c’est un point de départ. Ce n’est pas la finalité de l’oeuvre », précise l’artiste.

Art contemporain et architecture moderniste fusionnent brillamment sous le soleil de la cité phocéenne, une installation éblouissante à découvrir jusqu’à la rentrée.