13.11.2014

PARIS
PHOTO
2014

PAR MARGAUX BARTHELEMY

16.11.2014

Paris Photo 2014 c’est 170 exposants, galeristes et éditeurs confondus, 30 euros l’entrée, plus de 60.000 visiteurs en quatre jours, le tout orchestré par Julien Frydman.

C’est la promesse de voir et revoir tous les grands noms de la photographie : Andy Warhol, Robert Mapplethorpe, Irving Penn, Diane Arbus, Raymond Depardon, Brassaï…
C’est aussi l’occasion de découvrir ou re-découvrir des images d’architecture : Le Corbusier par Lucien Hervé, Mies van der Rohe par Joachim Brohm, chez Grimaldi & Gavin Gallery.
Cette année, c’est aussi la participation de dix nouveaux pays à la foire : notamment la Turquie avec la galerie Zilberman, le Chili avec la galerie AFA ou encore l’Iran avec la Silk Road Gallery.

Sous la verrière surchauffée du Grand Palais, c’est encore une fois un trop plein de Kate et de Gisele shootées par les grands noms de la photographie de mode : Demarchelier, Paolo Roversi, Corinne Day…
C’est l’occasion de trop cette année pour les parisiens de revoir les images de Mapplethorpe,  chez Thaddeus Ropac cette fois. Comme si sa récente rétrospective au Grand Palais accompagnée de son exposition au Musée Rodin n’avaient pas largement suffit à nous abreuver.

On remarque l’effort réalisé par certains galeristes qui ont joué le jeu du stand « épuré », soit par des solo show, soit par des stands « à thème ». Notamment Sugimoto chez Yoshii,  Shun-Chu Chen chez Beyond, ou encore Roger Ballen chez Karsten Greve.
On les remercie sincèrement car cette démarche rend la foire légèrement plus digeste.
En revanche, on se sent carrément agressé par la vulgarité qui se dégage des formats de plus en plus gigantesques qu’on croise dans les allées. Comme si la grandeur d’une image résidait uniquement dans son format, comme si le gigantisme d’un tirage pouvait apporter du talent ou de l’intelligence à une photographie.

On court alors se réfugier vers du petit mais du sublime avec les polaroïds de Balthus chez Gagosian,  on fait semblant de s’aérer devant les fenêtres ouvertes de Marie Bovo chez Kamel Mennour. On salive devant l’esthétisme absolu des images de Christopher Williams sur le stand de David Zwirner.
On espère ne pas re-croiser Zahia sur le stand de Daniel Templon, où l’on découvre un portrait bien pailleté du chanteur Stromae par Pierre & Gilles.
On s’arrête sur le stand d’Eva Meyer et le coup de coeur est immédiat pour deux des artistes qu’elle présente : Matt Lipps et Véronique Bourgoin.
Les architectures de Noémie Goudal nous font de l’oeil sur le stand des Filles du Calvaire, où l’on remarque au passage le travail de Thierry Fontaine.

On termine sa visite en se rendant sur le stand qu’on avait préféré l’année dernière, celui de la new yorkaise 303 Gallery, en croisant les doigts pour y retrouver plein de Hans-Peter Feldmann.
On ne cache pas notre joie en découvrant son installation « Birgit, doing her make-up » constituée de dizaines d’images épinglées au mur ou encore «Lovers » le portrait absurde d’un couple découpé dont on raffole.

Une édition qu’on juge décevante dans l’ensemble, avec des stands rarement bien installés, souvent trop chargés.  (On se répète en se disant que trop de photos dessert la photo).
Des formats indigestes, de la photo-spectacle un peu trop présente, mais des pastilles rouges bien réelles qui confirment que la foire était en forme cette année.