14.02.2015

COOL
AS A STATE OF MIND

MAMO, CITE RADIEUSE,
MARSEILLE

26.04.2015

Cette semaine c’est au tour de Margaux Ellis, jeune femme en charge de conseil et production de projets artistiques et culturels basée à Marseille, de nous livrer son point de vue. Elle a choisi COOL / As a State of Mind. Elle nous en dit plus ci-dessous :

« Inutile de présenter les jeunes curatrices Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani, qui font de Marseille leur territoire d’expérimentation artistique depuis plus de deux ans.

Perchée sur le toit de la Cité Radieuse, le MAMO, centre d’art initié par le designer marseillais Ora Ito, laisse place à l’exploration du cool, notion préalablement introduite par les commissaires lors de l’exposition « A sip of cool » à la  Galerie Arnaud Deschin (la GAD) en août dernier.

Dans cet écrin de Le Corbusier, les tatamis de l’ancien gymnase ont laissé place à des œuvres imposantes et colorées d’artistes émergents comme confirmés. Leur point commun n’est pas directement la Californie ou ni même le cool mais davantage une critique de notre société, en prise à une sur-consommation et qui tendrait donc malgré elle vers une dégénérescence. A ce titre, l’œuvre en cire dégoulinante d’Urs Fischer est évocatrice.

Qu’est-ce donc le cool, alors ? Ce concept est contextuel et ne cesse d’évoluer depuis son apparition dans les sociétés africaines Yoruba et Igbo, en 3 000 avant Jésus-Christ, prônant alors l’attitude du détachement. Depuis, c’est le spectre de la contre-culture et ce désir de liberté, d’affranchissement des normes sociétales, sexuelles ou politiques qui a pris le dessus pour, comble du paradoxe, devenir la cible privilégiée des génies du marketing et de la publicité. Plus si cool.

L’exposition met en regard des œuvres d’artistes californiens historiques – Mike Kelley, Paul McCarthy, Ed Ruscha – et d’autres créateurs plus confidentiels, d’Europe et des États-Unis — Estrid Lutz & Emile Mold, présentés lors du 1er opus à la GAD, Rachel de Jood actuellement exposée à la Kansas Gallery à ou encore Joel Kyack.

Tous partagent une production non industrielle de leurs œuvres et le constat d’un certain monde en plein naufrage, pour reprendre la métaphore aquatique, filée dans certaines œuvres comme celle de l’aquarium d’Alan Fertil & Damien Teixidor.

Malgré un vernissage bondé et festif, l’ambiance en fond d’œuvres est pesante, plus proche du chaos que du cool décontracté. Tout cela au sommet d’une Cité dite Radieuse. Paradoxe et ironie du cool, nous y sommes. »