20.10.2016

FIAC 2016 : on débriefe !

Paris

24.10.2016

Pour Léa Chauvel-Lévy, la FIAC est un passage obligé depuis plusieurs années déjà.  Critique d’art, elle arpente les allées du Grand Palais avec entrain, curiosité et son franc-parler déjà légendaire. Cette année elle a même fait le portrait de Jennifer Flay dans les pages de Grazia !  La Fiac c’est un sujet qu’elle connait. L’année dernière, alors que nous abordions ce marathon de l’art contemporain ensemble, je décidais de débriefer la FIAC avec Léa, autour d’une interview décalée. Cette année, on recommence et on inverse les rôles : c’est Léa qui pose les questions. Quel honneur ! 

Léa Chauvel-Lévy – Première question de mère juive, sors-tu vivante de cette édition ?

Margaux Barthélemy – Oui, survivante, officiellement alcoolique, besoin d’un réassort urgent de cartes de visite, et déjà nostalgique ! 

Léa Chauvel-Lévy –  Convaincue par On site ?

Margaux Barthélemy – Non ! Convaincue par la place légitime du Petit Palais dans la FIAC, mais pas certaine de la pertinence de cette première proposition…

Léa Chauvel-Lévy – Et d’une manière plus générale, convaincue par l’extension de la Fiac ?

Margaux Barthélemy – Très convaincue et enthousiasmée par cette extension naturelle.  Merci Jennifer Flay, et surtout merci Anne Hidalgo pour cette piétonnisation de l’avenue Winston-Churchill. Les deux palais font corps, et la perspective offerte par cette esplanade est absolument géniale. 

Léa Chauvel-Lévy – Une pièce hors les murs particulièrement marquante ?

Margaux Barthélemy – Ugo Rondinone Place Vendôme, non pas les oliviers blancs, mais ces silhouettes fortes, taillées dans la pierre, conquérantes et viriles, dressées, debout ! 

Léa Chauvel-Lévy – As-tu vomi pendant cette semaine ?

Margaux Barthélemy – Je te remercie pour cette charmante question, je crois avoir arrêté de vomir en 2004. Et toi ma chère ?! 

Léa Chauvel-Lévy – Point Fiac, tu es plutôt galeries secteur Lafayette ou celles du bas ?

Margaux Barthélemy – Evidemment  je fais partie de la team-premier-étage ! D’ailleurs j’invite tout le monde à commencer par déguster le Grand Palais par le haut. Ne surtout pas débuter en s’épuisant dans les allées interminables du rez-de-chaussée, vous arriverez quasiment aveugles et boitant au premier étage. Gardez votre énergie, votre excitation, votre curiosité et votre fraicheur pour le secteur Lafayette.  Et terminez par les grands classiques : Kamel Mennour, Karsten Greve, Thaddaeus Ropac… Aucun risque de confondre un Viallat avec un Kapoor, même épuisée. 

Léa Chauvel-Lévy – Un stand à la FIAC qu’il fallait impérativement voir.

Margaux Barthélemy – Je suis triste de formuler cette réponse accablante mais malheureusement aucun n’a retenu réellement mon attention d’un point de vue curatorial. Ces stands ressemblent de plus en plus à des magasins. Faites-un effort les gars, pensez à ceux qui n’envisagent pas la FIAC comme un supermarché, à ceux qui font la queue, et qui payent 40 euros pour s’en mettre plein les yeux. 

Léa Chauvel-Lévy – Un deuxième ?

Margaux Barthélemy -Bon, il est vrai que  Sadie Coles a fait un effort ….

Léa Chauvel-Lévy – Point dermato, ta peau a-t-elle connu des variations pendant la FIAC ?

Margaux Barthélemy – La zone située sous mes yeux – appelée communément « les poches », s’est relativement, même certainement, noircie à vu d’oeil. Les phrases du genre « t’as des petits yeux » n’ont pas cessé ce dimanche. 

Léa Chauvel-Lévy – Parmi les initiatives en appartement ou hôtel tu es plutôt Chambre à part ou Private Choice ?

Margaux Barthélemy – Je retiens surtout « Sans Titre, Vol II: Curiosités » initiée par Marie Madec l’année dernière. C’est rafraichissant, pas de moulures, pas de maîtres d’hotels, juste des jeunes artistes et une belle moquette rose. 

Léa Chauvel-Lévy – Un jeune artiste découvert à Paris Internationale ?

Margaux Barthélemy – Louise Sartor sans hésitation (présentée chez Crevecoeur).  Elle n’a pas reçu le prix de la Fondation Ricard, mais ces mini-peintures romantiques sur rouleaux de papiers toilettes ont inondé nos feed Instagram tout le week-end et rendu un galeriste heureux. 

Léa Chauvel-Lévy – En parlant de Paris Internationale, plutôt mieux ou moins bien que l’année précédente ?

Margaux Barthélemy – Toujours aussi bien.  Bravo et merci à ceux qui ont pris l’initiative de montrer de l’art contemporain ailleurs que sur des cimaises ou autres murs en placo… et gratuitement ! Les initiaves de ce type se font encore très rare en France, mais quand elles pointent le bout de leur nez avec autant de pertinence, il est important de les signaler. Aaahhhh Paris Internationale, c’est pour moi l’évènement, qu’il ne fallait surtout pas rater cette semaine. 

Léa Chauvel-Lévy – Une préférence pour les group show ou les monographies ? Exemples à l’appui.

Margaux Barthélemy -En semaine de FIAC, les solo show prennent des faux airs de havres de paix. On retrouve le même nom sur chacun des cartels, pas besoin de les prendre tous en photo pour se remémorer les coups de coeur de la journée. On retient les sublimes oeuvres suspendues de Tarik Kiswanson au Collège des Bernardins, la carte blanche de Tino Sehgal au Palais de Tokyo, Maurizio Cattelan à la Monnaie, Josephine Meckseper chez Gagosian…Je fais une exception pour « Faisons de l’Inconnu un Allié », sublime group show organisé par Lafayette Anticipation dans les anciens locaux de Weber-Métaux. L’exercice curatorial était parfaitement maitrisé, les oeuvres présentées avec précision et clarté. Un des moments phares de la semaine. 

Léa Chauvel-Lévy – Quel effet t’as procuré la piétonnisation de l’avenue Winston Churchill  ? Foire à la saucisse ou copier coller de Basel réussi ?

Margaux Barthélemy – Ni l’un ni l’autre. Juste assez de place pour un Lawrence Weiner in situ et un baiser de voitures signé Ange Leccia. 

Léa Chauvel-Lévy – Regrettes-tu Officielle ?

Margaux Barthélemy – Grand dieu, non ! Un lieu verdâtre, à des heures de bouchons du Grand-Palais… juste un mauvais souvenir ! Je ne suis pas sûre que le rôle d’une foire internationale  soit  d’organiser le IN comme le OFF… Jennifer Flay se débrouille très bien pour le IN. Laissons justement murir d’autres manifestations plus indépendantes ailleurs… 

Léa Chauvel-Lévy – Jennifer Flay a opté pour une couleur aubergine, tu veux la même ?

Margaux Barthélemy – Je préfère encore mes cheveux blancs….

Léa Chauvel-Lévy – La performance que tu as vraiment trouvée gênante ?

Margaux Barthélemy – Celle proposée par la Galleria Continua, dimanche dernier, dans le car qui nous amenait aux Moulins depuis le Jardin des Plantes. Ceux qui ont pris ce car comprendront…

Léa Chauvel-Lévy – Un brunch très bon qui te fait encore saliver.

Margaux Barthélemy – Hier encore, pour les dix ans de la Carpenters Workshop Gallery, à Mitry-Mory : souvenir ému de ce risotto al dente mijoté dans une meule de parmesan, à déguster autour des proto de Wendell Castel, ou au soleil, dans la maison tropicale de Jean Prouvé, au choix…

Léa Chauvel-Lévy – Champagne ou Prosseco ?

Margaux Barthélemy – Les deux, et sans sulfite s’il vous plait. 

Léa Chauvel-Lévy – A quelle heure es-tu partie du Bal Jaune et pourquoi ?

Margaux Barthélemy  – Vers deux heures il me semble. Trop tôt peut-être ? Juste le temps de chanter les tubes de Cléa Vincent, et de danser grâce à la géniale performance de Jacques. Je salue au passage la fondation Ricard pour sa programmation musicale. 

Léa Chauvel-Lévy – Qui avait respecté à la lettre le dress code extra bariolé ? Un nom !

Margaux Barthélemy – Colette Barbier justement, avec élégance. 

Léa Chauvel-Lévy – Une œuvre avec laquelle tu serais bien partie sous le bras ?

Margaux Barthélemy – Une des pièces de Théo Mercier présentées à l’étage, chez Bugada & Cargnel.

Léa Chauvel-Lévy – La Fiac après Frieze, une bonne idée ?

Margaux Barthélemy – Très bonne question. Je rentre justement de Londres où j’ai eu la chance de parcourir les allées de la Frieze, à quelques jours seulement de l’ouverture de la FIAC. Erreur de débutante. Pour ne pas faire la même bêtise l’année prochaine, plusieurs options possibles :
1/ Ne pas à aller à Frieze – pour éviter toute déception intra Grand-Palais.
2/ Aller à Frieze – et partir en week-end dans le sud au moment de la FIAC.
3/ Faire les deux, et passer pour la fille infernale de l’art contemporain, en râlant dans les allées de la FIAC « Ah ca, encore là… Déjà vu à Frieze, pfff », « C’est tellement mieux à Londres », « Tu te souviens de cette pièce sur le stand de Ropac à Frieze ? »….

Léa Chauvel-Lévy – La meilleure phrase Loïc Prigent entendue dans les allées cette semaine ?

Margaux Barthélemy – Justement, j’ai bien peur qu’elle soit présente dans la réponse précédente …