27.10.2015

Deux chefs d'oeuvre
pour trois stands parfaits

FIAC 2015

Lui aussi est jeune, beau et vit pour l’art contemporain. Tout comme Lea Chauvel-Lévy,  il a arpenté les allées du Grand Palais cette semaine, couru entre vernissages et cocktails aux quatre coins de la capitale, sans jamais troquer son costume pour un bon vieux survet’ !
Nicolas Hugo a ouvert sa première galerie parisienne il y a trois ans déjà,  à deux pas du Jardin du Luxembourg. On se souvient de ses  expositions, notamment celle de Ren Hang l’année dernière, ou plus récemment celle de Théo Haggai. Juste le temps de se remettre de cette FIAC 2015 intense, et il présentera très prochainement un solo show de l’artiste Aurélien Couput « Cover up ».
En attendant, il nous livre ses impressions et ses coups de coeur sur cette semaine de l’art contemporain. 

Ma sélection de la FIAC pour HASHTAG ART en tant que jeune galeriste s’apparenterait presque à une sélection de vieux !

En effet je ne me suis pas autant émerveillé chez les jeunes cette année qu’avec ces deux tableaux de peintres respectivement cinquantenaire et septuagénaire : un magnifique portrait de George Condo daté de 2015, et surtout un early work de David Hockney datant de 1962 qui montre à tous les peintres actuels qu’il faisait de la figuration enfantine bien avant eux, forcément. Il y a longtemps que deux oeuvres n’avaient suscité en moi autant d’émotion.

J’ai eu beaucoup d’enthousiasme également, comme c’est souvent le cas, pour les beaux stands. Une foire est faite pour vendre mais une belle scénographie n’est-elle pas un argument de vente supplémentaire?
Le stand de Valentin, avec les six tableaux de Jean-Baptiste Bernadet et surtout les sculptures magistrales et la sublime toile cordée au fond de David Renggli, étaient tout simplement parfaits. Quel plaisir de trouver des galeristes qui soignent leurs shows ainsi !  J’ai du aller au bas mot cinq fois sur ce stand et n’ai pas été lassé une seconde, à chaque fois le même enthousiasme. Tout comme chez Gavin Brown’s Enterprise, avec leur rideau de théâtre qui s’ouvre et se ferme tout seul pour entrer sur le stand et découvrir les dizaines d’oeuvres aux murs, allant de Rob Pruitt à Martin Creed en passant par Ella Kuglyanskaya, chaque fois que j’y suis repassé j’ai découvert de nouvelles pépites aux murs. Génial!

Pour finir, c’est le soloshow de Sung Tieu chez Micky Schubert qui a attiré mon attention, une installation engagée qui habille deux mannequins, un adulte et un enfant, en vêtements faits de cabas à carreaux que nous voyons tristement sur les dos des milliers de réfugiés qui fuient la guerre et la misère. Une reflexion brillante et cynique sur l’appropriation de la culture d’autrui par nous autres Occidentaux qui nous inspirons uniquement de ce qui nous arrange en fermant les yeux sur le reste.

Une belle édition que cette FIAC 2015, depuis longtemps je n’avais pas pris autant de plaisir.

Les foires OFF quant à elles, à part Paris Internationale que j’ai adoré, ne m’ont procuré aucun plaisir. Un ennui et même parfois vraiment un questionnement, comment des foires peuvent-elles parfois montrer certaines horreurs… ?

Heureusement il y a eu de bonnes caïpirinhas chez Thaddaeus Ropac mercredi soir (un peu trop bonnes peut-être), de belles expositions notamment le show John De Andrea chez Emmanuel Perrotin et le group show curaté par Guy Yanai chez Torri avec notamment des oeuvres d’Alex Katz et Luc Fuller.

Donc du beau et même du très beau !

 

Merci Nicolas Hugo !