"ROC"
sur une
proposition
de Hugues Reip.

Le caillou est mis à l’honneur en ce moment entre les murs de la Galerie du Jour – Agnès b rue Quicampoix, et ça s’appelle ROC. Sur une proposition curatoriale de Hugues Reip, cette exposition thématique nous propose un joyeux panorama autour de la pierre.
« Je me souviens des cailloux dans le ciel d’Isaac Asimov, de ceux, luisant au sol, du Petit Poucet, de celui qui, énorme et pâle, me regardait la nuit et fut décroché sous mes yeux par Neil Armstrong, de celui au noir intensément géométrique de Stanley Kubrick et de tous ceux stockés derrière un pare-brise de voiture – simulacre de vitrine de géologue – chez mon oncle qui m’initia à la contemplation de ce monde protéiforme. » (Hugues Reip). Allant de nos souvenirs d’enfance entre parties d’osselets et ricochets, jusqu’à la pierre originelle, Hugues Reip rassemble une cinquantaine d’oeuvres minérales et pertinentes. On admire très rapidement la qualité de la sélection effectuée par le curator et l’écho que chaque pièce apporte à ce titre rocheux. La sélection nous renvoie à différentes possibilités offertes par la pierre : l’origine de la vie sur terre, le frottement entre deux silex, les sommets de nos montagnes, l’architecture, la sculpture, l’homme de Cro-Magnon ou encore « la grotte, habitat premier, qui fut le réceptacle de nos premières traces écrites » comme le souligne Hugues Reip.
Nous retiendrons une série d’images incroyables de la lune réalisée par la NASA, des tirages argentiques de Brassaï, un gif animé savoureux de Dewar et Gicquel, le graphisme présent dans la série « Paper Paintings » de Fabio Viscogliosi, les formes charbonneuses de Jean-Michel Sanejouand, la poésie de Gabriel Orozco façonnant un galet dans sa vidéo « Boulder Hand ». Ou encore Adam & Eve réinterprétés par Ryan McGinley à travers « Coco & India », jeune couple installé au fond d’une grotte dans le plus simple appareil. On salue l’éclectisme présent dans le choix des oeuvres et des artistes : de Franck Scurti à Brassaï, de Michel Blazy à Dubuffet, ou encore Valérie Jouve, André Kertész et Richard Long…Pour ne citer qu’eux.
Mais aussi,  plus largement, l’intelligence et le ludisme qui se dégagent souvent des expositions dites « à thème ».
Comme le souligne le commissaire, « cette exposition présente des artistes qui, au travers de leurs œuvres, se sont appropriés le minéral comme vecteur d’une représentation du monde, singulière et polymorphe, étrange parfois, étonnante toujours. »
On vous la recommande vivement, c’est jusqu’au 21 mars 2015 au 44 rue Quicampoix, Paris 4ème.