10.10.14

FUN
THOMAS
MAILAENDER

PAR MARGAUX BARTHELEMY

Thomas Mailaender est un artiste français. Il vit à Paris, il est né à Marseille, il a étudié à la Villa Arson et pourtant rien dans son travail ne nous renvoie à l’univers de la jeune génération d’artistes français.

Le leitmotiv de Mailaender : le fun. C’est de là qu’il vient réellement, du pays du rire.

Au fil de sa carrière et de ses expositions il a fait de ce terme son label.  Au point de faire littéralement corps avec cet adjectif anglo-saxon lorsqu’il décide en 2009 de faire tatouer ces trois lettres sur sa fesse droite.

Ce geste dépassera rapidement l’anecdote, puisque les expositions qui suivront seront de véritables étendards de la blague : son musée réservé aux poulets qu’il expose aux Rencontres d’Arles « Chicken Museum » en 2011, « L’Union fait la Farce » présentée au centre d’art La Cuisine à Négrepelisse en 2012 , ou encore « Fun Academy » à la Nextart gallery en Suède courant 2012.

Parallèlement aux expositions qui lui sont consacrées, Thomas Mailaender constitue sa propre banque d’images qui devient rapidement sa palette à lui : « Fun Archive ». Sorte de cabinet d’absurdités où il classe au fil du temps les images glanées lors de perditions sur le web.

N’allez pas croire que Mailaender veuille prouver au monde qu’il est plus drôle que les autres, voyez plutôt dans son travail une satire perpétuelle du monde qui nous entoure. Ces photos qu’il pioche constamment sur le net : du porno, du mauvais goût, de l’exhibitionnisme, du ridicule, des phénomènes de foires prêts à se mettre en scène sur Internet sont finalement un reflet de notre société actuelle.

Thomas Mailaender tenterait-il de nous parler de Monsieur Tout le Monde ?

Son point de vue reste toujours distancié, de l’ordre du simple constat dans lequel il n’inclut aucune moquerie mais où l’absurdité occupe souvent le premier rôle.

Comme c’est un mec sympa, il vous propose également de faire partie de l’aventure : les amateurs de l’artiste et du tatouage n’ont qu’à le prévenir (via son site internet)  pour qu’il contacte un tatoueur toujours prêt à marquer au fer rouge ces trois lettres sur votre corps. Thomas Mailaender se fera un plaisir de vous accompagner pour photographier la performance.

24 personnes ont déjà participé au projet, il attend d’en réunir 50 avant de sortir un livre…